Le roman Le Recenseur a été sélectionné par le Lions Club. Les lecteurs du Lions des six départements de la Région Centre et du département de la Nièvre sont appelés à voter pour départager les trois ouvrages en lice.
« Ayant ébauché le projet d’écrire une petite saga sur mes ancêtres bourguignons, je me mis à éplucher les archives départementales de l’Yonne. Je m’intéressais plus particulièrement à un petit village, non loin de Villeneuve-sur-Yonne, répondant au nom de Marsangy. Deux recensements eurent lieu dans la première moitié du XIXème siècle, respectivement en 1836 et en 1851, qui me permirent d’obtenir une photographie exacte de la population à un moment donné : âge, sexe, profession, nombre de personnes d’une même famille et domestiques vivant au foyer. Or, en 1836, le maire de Marsangy était le châtelain, éponyme du village, un aristocrate, descendant d’une prestigieuse famille. Le recenseur dénombra les six personnes vivant chez lui : Rosa, qu’il indiqua comme étant son épouse, Caroline leur fille, âgée de sept ans, ainsi que trois domestiques. En décembre 1843, Monsieur de Marsangy signait encore le registre d’état-civil, sur lequel, on peut lire, le 18 janvier 1844, son propre certificat de décès, paraphé par M. Martineau, le premier adjoint. Un décès subit, qui, pour je ne sais quelle raison, m’intrigua, d’autant que Monsieur de Marsangy était, cette fois, qualifié de « célibataire ».
J’entrepris des recherches. Un discours, prononcé une quinzaine d’années plus tard, commençait en ces termes : « Chacun se souvient de la fin tragique de Monsieur de Marsangy ». Mon imagination se prit à voguer…
Grâce à Monsieur Jean-Luc Dauphin, vice-président du Conseil Général de l’Yonne et auteur de nombreux ouvrages sur la région, je pus obtenir des détails plus précis. L’histoire du maire et sa triste destinée me parurent alors beaucoup plus intéressantes et romanesques que les modestes existences de mes aïeux. Une part de vérité existe donc dans cette fiction. Quant aux patronymes des habitants de Saint-Satur, ils sont également tantôt exacts, tantôt imaginaires. »
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Le Recenseur : critique parue dans la revue littéraire Les Coulisses (n°190 du 31/12/2013) publiée par Arts et Lettres de France.
« Curieusement, c’est aussi l’évolution d’une vie (de 22 à 37 ans) que nous suivons dans ce roman. Le recenseur, c’est celui, qui, armé d’un carnet et d’un crayon va en 1836, de porte en porte, pour compter les habitants présents ou absents qui peuplent, à Saint-Satur, dans le Sancerrois, bourgs et villages.
Nous suivons Antoine Maurier depuis le moment où il commence ce travail, pour remplacer au pied levé son oncle blessé. Le jeune instituteur nous conduira au travers de pittoresques localités qu’il parcourt – le plus souvent à pied – et nous découvrirons avec lui leurs particularités et leurs coutumes (marins d’eau douce et viticulteurs étant leurs principales activités).
Plus tard, devenu juge, il se trouve bien malgré lui chargé de résoudre à Saint-Satur une enquête concernant la mort suspecte d’une femme à qui il avait voué dans son année de recenseur une respectueuse adoration.
Inspiré par un fait divers découvert fortuitement par l’auteur dans les archives d’un village, ce roman plein de mystère nous offre un panorama de la vie et des usages de cette époque en milieu rural.
Les personnages, présentés de façon un peu manichéenne, sont plus près de ceux de Jane Austen que de ceux de Balzac.
L’intelligence, le bon sens et la droiture d’Antoine nous le rendent attachant malgré – ou à cause de quelques faiblesses bien humaines et nous lui souhaitons une nouvelle vie aussi longue que prospère.
Une aimable promenade dans le temps dont nous suivons les péripéties comme celle d’un roman policier plein d’élégance et d’harmonie. »