La maison à vendre

Extrait du contoguide « Sur les chemins de Colette »

Conte sur Saint-Sauveur

On m’avait dit qu’elle était à vendre, mais aucune pancarte n’en faisait état sur la porte d’entrée. Le notaire local contacté ne sut mieux me renseigner. Problèmes de succession, éloignement des héritiers, montant exigé exorbitant : les bribes d’explications qui me furent assénées se muèrent en autant d’obstacles infranchissables et je restais longtemps, dubitative, au pied du perron de pierre, contemplant la haute et austère façade aux persiennes résolument closes. Cherchant à voir l’arrière, je contournai le pâté de maisons et n’aperçus, par-delà le mur coiffé de tuiles et de vigne vierge, que le grenier et l’étage supérieur aux ouvertures tout aussi fermées que celles du devant. La forteresse gardait son mystère jalousement caché. Inlassablement j’arpentais l’étroite rue en pente, multipliant les clichés de la partie visible de la maison qui vit naître l’écrivain et sur laquelle une plaque commémorative a été apposée. Je gravis les degrés du perron et me penchai au-dessus de la rampe rouillée : alors s’offrit à moi une image fidèle de ce que Sido devait voir, lorsqu’elle guettait les enfants.

Quelle chance ! En face, les rosiers étaient en pleine floraison, croulant sous le poids des roses épanouies : un avant-goût du jardin secret ! Tout était calme, rien ne bougeait alentour, un décor d’opérette, sur une scène vide avant l’arrivée des comédiens…

La chaleur écrasante de cet après-midi d’été enveloppait la petite ville de sa torpeur et refoulait les habitants à l’intérieur des maisons. Je remontai vers le château-musée et sa grande pelouse verdoyante, ses tilleuls centenaires à l’ombre bienfaisante, tout en réfléchissant au moyen de pénétrer à l’intérieur du jardin mythique, entretenu avec tant de sollicitude par Sido, celle dont les mains étaient si agiles à faire pousser fleurs et fruits.

Peut-être quelque rejet issu de boutures anciennes y fleurissait toujours, il arrive parfois qu’un pied de vigne planté par de lointains aïeux et longtemps négligé daigne encore donner quelques raisins…

En quelques pas rapides, j’arrivai au musée, où le regard magnifié de Colette m’accueillit du haut de l’imposant escalier, sortant de la pénombre, scrutant chaque visiteur, comme pour mieux percer son âme à nu, de ses yeux de chatte, à l’affût…

Les vues couleur sépia, les objets de collection, le mobilier, tout y recréait l’univers de Colette, sa vie, ses romans. Et comme par magie, les personnages sortaient des livres et arboraient un visage, des traits précis !… J’y retrouvais le médecin conseiller général qui n’avait toutefois pas voulu dévoiler à la postérité ses « dents de loup »… La jolie institutrice dévergondée paraissait bien sage sur la photo. La grande Anaïs, aussi, dont le portrait plutôt avantageux réhabilitait l’esthétique… Et Colette, toujours elle, à différents âges, jolie fillette rêveuse, jeune femme, écrivain reconnu, célébrité, autorité… Ses maris, ses frères, les sauvages, et sa sœur aux longs cheveux, le jour de son mariage… Le capitaine et Sido, engoncée dans une stricte et encombrante robe, boutonnée jusqu’au cou, aux manches à gros gigot et poignets ajustés, une Sido concentrée sur son jeu de dominos avec en arrière-plan un treillage assailli de vigne vierge.

Ils étaient tous réunis devant moi, alignés sur les murs, tous depuis longtemps disparus, tous devenus contemporains pour l’éternité… Ainsi Sido et sa petite-fille Colette de Jouvenel, si près l’une de l’autre, semblaient presque dialoguer, alors que leurs vies ne s’étaient même pas croisées, juste suivies…

Je me laissai choir sur un siège et goûtai le calme ambiant, quasi religieux de ce sanctuaire qui lentement m’imprégnait. Les images, les textes autour de moi m’emplissaient l’esprit et me berçaient doucement.

Toute la vie de Colette était là exposée en un raccourci impressionnant qui faisait se côtoyer les époques et les lieux, mais c’était ce petit coin de France où elle avait passé son enfance et puisé son inspiration qui revenait toujours comme un leitmotiv. La Puisaye où, adulte, elle séjourna rarement, était restée dans son cœur comme un joyau qu’elle voulait préserver de tout enlaidissement, de toute altération… La chère maison, les lieux familiers de ses douze premières années, celles du bonheur, étaient devenus un paradis perdu qui ressuscitait dans son oeuvre. Je voulais tenter de retrouver, cent vingt ans plus tard, les restes de cet imaginaire qui fut autrefois réalité…

Aussi décidai-je de faire un ultime tour de ville, afin de glaner de ci de là les témoignages du temps passé.

Au même moment, une voix intérieure me souffla : « Des générations se sont succédées depuis et ont toutes apporté des changements aux façades, aux intérieurs, démoli, construit, modernisé, effacé… ». Je marquai un temps d’arrêt.

« A l’impossible, nul n’est tenu !. . » continuait-elle. « Tu sais bien que des aménagements ont bouleversé les pièces de sa maison et complètement défiguré le jardin et la cour… Alors, à quoi bon ? Autant rester sur les images surgies de la lecture et si personnelles à chacun… ». C’était la voix de la raison, sans nul doute…

Néanmoins, comme aimantée, je me dirigeais encore et encore vers le même quartier, étroit périmètre entre l’église, la maison, la grille du château, la rue de la Roche et la rue des Vignes.

Cette fois, la porte du jardin du presbytère était ouverte comme une invitation que j’acceptai avec empressement.

Un homme armé d’un pulvérisateur, cheminait de carrés en carrés, enjambant les dentelles de ciment qui servaient de limites aux massifs. On avait certainement décidé de rafraîchir le petit espace dont l’état de délabrement trahissait un long abandon.

En me voyant, l’homme immobilisa la rampe qu’il tenait à la main et attendit une explication sur les motifs de mon intrusion. Après une brève présentation, je lui posai la question qui me brûlait les lèvres.

– J’ai appris que la maison de Colette était à vendre. J’aimerais contacter le propriétaire. Peut-être connaissez-vous son adresse ?

Il m’avait semblé que cet homme du cru devait pouvoir me renseigner.

– Sur Internet, fit-il laconiquement.

–  Sur Internet !  répétai-je, tout en tournant la tête vers l’église. L’homme avait suivi mon regard. Et peut-être pour dissiper la déception qu’il lisait sur mon visage, il continua :

– Savez-vous pourquoi elle n’a pas de clocher ?

– Je crois me souvenir…Heu ! … N’a-t-il pas été foudroyé ?

– Oui, c’est cela ! Vous voyez ces pierres ?, dit-il en pointant vers l’assemblage de gros cailloux noirs et blancs qui constituait l’enceinte de l’église. Ce sont les pierres du pays que vous retrouvez sur toutes les maisons anciennes. Les plus foncées sont ferrugineuses et attirent la foudre. Le clocher a brûlé deux fois, l’évêché a décidé qu’il n’y aurait pas de troisième fois et l’a fait remplacer par ce mur droit surmonté d’une croix .

Je sortis mon appareil photo et entrai en action. La situation légèrement surélevée du jardin me permettait de cadrer toute la longueur du monument.

– J’imagine que l’aspect du bâtiment a peu changé depuis la fin du 19ème siècle, de même que la façade de la cure, avec le perron et les persiennes, n’est-ce-pas ?

– Oui, tout cela est d’origine, mais la maison vient d’être vendue à des particuliers. C’est en chantier à l’intérieur, si cela vous intéresse, c’est ouvert. Les cloisons ont été cassées pour agrandir les pièces. Et vous avez de la chance parce que dans un mois, à la place des persiennes, il y aura des volets en PVC.

PVC ? Ces trois lettres eurent sur moi un effet immédiat des plus désagréables et je les déclinai mentalement: P comme progrès, mais aussi comme passé qu’on allait anéantir, V comme vestige de ce même passé et surtout V comme vitrage que l’on préfère double, de nos jours. C comme confort qui en découle ou C comme consternation, mon sentiment devant un remplacement sans doute nécessaire et inéluctable.

Oui, je devais immortaliser cette façade, toute vétuste, qu’elle fût, pour sauvegarder un témoignage du cadre familier du curé Millot. Celui qui avait si gentiment donné des boutures de pélargonium à Sido, lui causant une immense joie et promis de lui offrir son odorant chèvrefeuille d’Espagne, à petites feuilles panachées de blanc.

Où était-il planté d’ailleurs ? J’examinai les moindres recoins débarrassés des mauvaises herbes, les arceaux dépouillés et rouillés, la petite niche de brique, l’entrée de la cave, le puits et sa chaîne, le seau en fer… Et mon imagination essayait de faire refleurir les massifs…

Après avoir chaleureusement remercié le jardinier pour son accueil, je traversai la rue en direction de l’église, promesse d’un havre de fraîcheur. J’escaladai les marches et me retournai, contemplant la sage campagne aux feuillages immobiles qu’aucun souffle, même léger, ne venait troubler, cherchant des yeux Moutiers, d’où la prochaine pluie viendrait, comme autrefois, comme toujours…

Je traversai la nef et m’installai tout près du chœur. Ici, encore, des restaurations avaient détruit des éléments importants, ainsi les bancs de famille avec les noms gravés avaient-ils été remplacés par des sièges plus communs et égalitaires… Les dalles du sol étaient, certainement, très contemporaines et je m’efforçais de découvrir aux murs, sous la voûte, un détail d’époque, auquel le regard de Sido eût pu s’accrocher, lors du pensum des sermons interminables. A cette statue ? à ce vitrail ? aux fleurs coupées ornant l’autel, elle qui les préférait bien vivantes ! Perdue dans mes rêves et contemplations, je ne vis pas arriver la vieille femme tout de noir vêtue qui s’était assise à l’autre extrémité du rang, exactement au-dessous de la chaire. Prenant soudain conscience d’une présence, je jetai un regard oblique à la silhouette menue, tassée sous sa cape d’un autre âge. Tête nue, les cheveux grisonnants relevés en un chignon emprisonné dans un filet, à l’oreille une fine boucle à perle pendante, un signe raffiné et touchant de coquetterie pour cette campagnarde dont les mains brunies et entaillées témoignaient de travaux au grand air… Des mains qui égrenaient méthodiquement un chapelet, les lèvres semblant bouger à l’unisson.

Je détournai les yeux pour ne pas troubler son recueillement, me souvenant soudain que je me trouvais dans un lieu de culte et non dans une salle de musée. Discrètement, je m’éloignai et repris ma quête à travers les rues.

Le soleil commençait à décliner. Une fraîcheur nouvelle montait de tous les jardinets où l’on devait arroser les fleurs, les légumes et le gazon, car des senteurs d’herbe mouillée et de voluptueux parfums de roses accompagnaient maintenant ma promenade.

Je fis le tour de la place du marché, l’horloge indiquait cinq heures. Je sortis une fois encore ma caméra pour filmer l’édifice de brique qui fut l’une des aires de jeux préférées de Léo. Descendant la rue Sale, ainsi nommée autrefois à cause des immondices que les eaux d’écoulement déposaient le long de la pente, je passai devant l’école, si calme en cette période de vacances. Après un petit tour dans la cour où devant mes yeux dansaient des fantômes, je m’éloignai du centre-ville pour me rendre au cimetière. Des proches de la famille Colette y avaient certainement élu un dernier domicile. Tout en marchant, je songeais que les habitants de Saint-Sauveur avaient pris leurs distances avec leurs morts, les exilant loin de la ville. Dans l’enclos ceint de murs, j’examinai les tombes machinalement, cherchant principalement quelque mausolée ancien. En vain… Je n’ignorais pas que Sido, ses fils et le capitaine dormaient à Châtillon-Coligny et que Juliette avait suivi son mari à Charny, mais les autres : les voisins, les relations, les camarades d’école, les commerçants… Avaient-ils donc tous déserté leur pays natal ?… Après avoir cheminé à travers les allées un long moment, je m’apprêtais à regagner le centre-ville quand je remarquai, abritée sous une ombrelle, une silhouette noire tout récemment entrevue et pourtant étrangement familière qui avait prolongé son pèlerinage jusqu’ici. Elle continuait ses psalmodies, penchée sur une pierre tombale, bien mal entretenue. La femme s’agenouilla un instant, redressa un christ de marbre, à demi cassé, puis, après un rapide signe de croix accompagné d’un hochement de tête, elle se releva et partit d’un pas, étonnamment léger pour son grand âge, sur la pointe des pieds…

La curiosité me poussa vers cette tombe. Quel être cher pleurait-elle ? Et depuis quand avait-elle endossé le sombre uniforme des veuves ? Je m’approchai et sous le lichen, je découvris, avec surprise l’inscription : « Ci-gît Adrienne Saint-Aubin ». Etait-elle une descendante de la voisine et amie de Sido qui avait nourri Colette au sein ? Il me fallait la rattraper et l’interroger. Cette femme devait être en mesure de m’éclairer sur des points obscurs. Je l’aperçus, petite forme noire, au bout de la route et je me mis à courir… Haletant, je constatai bientôt qu’elle n’était plus qu’à une dizaine de mètres de moi et je ralentis, prenant le parti de me tenir à distance raisonnable pour ne pas éveiller ses soupçons. Avant de me présenter et de l’amener à se confier, je désirais la mieux connaître. Elle marchait vite, malgré le cabas gonflé sûrement lourd à porter. Plusieurs fois, elle fit une halte chez des commerçants. Alors adossée contre un réverbère, faisant mine de consulter mon agenda électronique, j’attendis qu’elle eût complété ses courses chez le boulanger et le boucher, puis je repris ma filature, à travers les rues pentues de Saint-Sauveur.

Habitée d’un étrange pressentiment, je ne fus pas même étonnée, quand je la vis pénétrer dans la rue de l’Hospice, devenue rue Colette. Je croyais savoir où elle s’arrêterait et j’avais la ferme intention de lui emboîter le pas… Contrairement à mes attentes, elle passa devant le perron, sans lever la tête et continua sa route vers le bas de la rue. Arrivée à la hauteur de la grande porte de la grange, elle fit une pause, ouvrit son sac à provisions et en sortit un papier qu’elle déplia. Ce qu’elle en extirpa devait fleurer bon la nourriture, car dans l’instant tous les chats du voisinage affluèrent, sortant des jardins, sautant des murets, avec force miaulements… Et la femme riait en distribuant de petits morceaux des déchets qu’elle avait sélectionnés à cet effet. Elle les appelait par leur nom, les caressant au passage. Ils lui faisaient fête et se coulaient contre l’étoffe épaisse de sa longue robe, la frôlaient en ronronnant, guettant peut-être quelque autre friandise… La femme les contemplait, visiblement heureuse de leur enthousiasme pour ce festin. Elle avait posé à terre ombrelle et cabas et elle attendit que ses petits protégés eussent fini leurs agapes pour les reprendre. Alors, seulement, elle remonta vers la maison. J’avais observé la scène, à demi dissimulée par l’avancée du perron et je me trouvai à pied d’œuvre pour m’élancer à sa suite. Tout se déroula très vite. Je ne la vis pas sortir de clef de sa poche. Il ne me sembla même pas qu’elle se fût donné la peine d’ouvrir la porte et déjà, elle était à l’intérieur. J’avais bondi en haut des marches et je m’étais aussitôt engouffrée derrière elle, sans savoir bien comment, et la porte se referma en un claquement sec, me propulsant dans une obscurité fraîche aux relents âcres de renfermé, d’air vicié et confiné, de moisi, de vieux…

M’accrochant au glissement feutré de l’hôtesse qui me précédait, j’avançai à tâtons, guidée par un filet de clarté sur ma gauche. Une porte était entrouverte et j’accédai à une petite pièce ; une lumière diffuse filtrait à travers les lames disjointes des persiennes. Je me blottis contre le papier peint humide du mur et observais. Après avoir déposé son cabas sur la table, la femme se dirigea vers la fenêtre qu’elle ouvrit en grand et le jardin léché par les derniers rayons du soleil apparut dans l’encadrement, en même temps qu’un souffle d’air chaud, chargé de senteurs champêtres, un mélange de foins et de glycine. Je fixais le tableau, riche en couleur qui contrastait avec l’austérité du petit salon émergeant à peine de la nuit.

La femme passa tout près de moi, exhalant un discret parfum de verveine. Je l’entendis remuer des ustensiles dans la cuisine. Comme pétrifiée, je ne pouvais me résoudre à bouger de ma cachette. Mes yeux étaient rivés sur le jardin que le recul découpait en un tableau enchanteur. Mon imagination me l’avait tant de fois représenté sous des angles différents et je comparais les descriptions de Colette avec l’horizon qui m’était offert. J’apercevais le muret, un morceau de terrasse, la cime d’un frêne, une partie du jardin du haut……

Je brûlais d’impatience d’agrandir ce champ de vision et de me précipiter à la fenêtre ou mieux de descendre jusqu’au jardin du bas. D’ailleurs une porte venait de claquer et la vieille dame en noir apparut presque aussitôt sur le tableau. Me secouant, j’entrepris de la rejoindre. Sans doute ne fus-je pas assez discrète, car elle m’entendit. Se retournant brusquement, elle me jaugea durant quelques secondes et d’un ton péremptoire me lança : – Laissez donc les morts en paix !

– Les morts ?  répétai-je. Les morts ?… Mais morte, vous ne l’êtes pas, Sido. Vous êtes éternelle !.. Immortalisée par votre fille, vous le savez bien…

Son visage esquissa un sourire. Un éclair de fierté passa rapidement dans ses yeux gris qui regardaient au-delà de moi, une ombre enfantine caressant des chatons, une jeune fille plongée dans un roman ou encore une jeune femme perdue dans ses écrits…

Sa main fureta dans sa poche d’où elle sortit des bulbes minuscules et reprenant le panier, un instant délaissé, elle tourna les talons et descendit vers le carré nouvellement bêché où l’arrosoir, le sarcloir et le plantoir attendaient sagement.

Je la vis s’agenouiller et commencer sa tranquille besogne. La tête penchée vers la terre, les mains fanées et striées de rides profondes allaient et venaient d’un geste sûr. A quoi ? A qui pensait-elle ?… Une masse de poils soyeux, venue de nulle part, fit un saut d’acrobate et vint se jucher sur son épaule, la petite tête féline effleurant sa joue. Et Sido plantait…

Soudain, un grand bruit derrière moi me fit me retourner : ce n’était qu’un volet, mal attaché, battant au vent qui venait de se lever. Hélas, quand mes yeux voulurent reprendre le cours de leur étude, leur sujet d’observation avait disparu… Le jardin était désespérément vide. Et pourtant, les outils gisaient là, abandonnés sur la terre encore fraîche. Sur la faîtière du mur, jouissant de la chaleur accumulée par la dalle plate sur laquelle il était pelotonné, un chaton ronronnait d’aise. Il releva la tête et d’une petite patte couleur de miel, se gratta l’oreille, y faisant osciller une fine boucle au bout de laquelle une perle pendait…